Lachute, lundi 29 février 2016. La centaine de congressistes du 15e congrès de l’Union paysanne a eu une surprise inattendue: un appui officiel de la Via Campesina à mettre fin au monopole de l’Union des producteurs agricoles.La Via Campesina est le plus important regroupement d’agriculteurs au monde avec plus de 164 organisations membres, provenant de 79 pays et représentant plus de 200 millions de paysannes et paysans à travers le monde. Elle constitue probablement l’un des plus importants mouvements sociaux des 20 dernières années.
Pierre-Olivier Brassard, délégué de l’Union paysanne, a reçu en main propre cette motion de la Via Campesina lors d’une rencontre en Turquie il y a quelques jours. Cet appui de niveau mondial vient remettre de la pression sur l’État Québécois qui ne s’est toujours pas conformé à la recommandation du rapport Pronovost qui demandait qu’on mette fin au monopole de l’UPA. Soulignons que Québec Solidaire, le Parti Vert, le parti Conservateur du Québec et même le parti Libéral ont adopté des motions demandant le retour au pluralisme d’association pour les agriculteurs. Idem chez une centaine d’organismes québécois et canadiens qui ont également donné leur appui.
Depuis 15 ans, c’est 5 rapports différents qui ont pointés du doigt l’UPA pour son étreinte qui coupe l’oxygène de l’agriculture québécoise. Cette étreinte se fait même sentir sur le garde-manger des québécois qui n’ont pas accès à plusieurs produits en raison des contraintes de plusieurs plans conjoints.
Mais ce qui milite le plus activement en faveur de la fin du monopole de l’UPA est la place qu’a prise l’Union paysanne. Son influence est reflétée dans les nombreux rapports qui ont marqué les 15 dernières années. Comment ne pas voir le travail de l’Union paysanne dans la plupart des recommandations du rapport Gagné en acériculture?
L’agriculture du Québec doit prendre un virage et le ministre Paradis semble en avoir compris autant le défi que la portée. Si le Québec a le potentiel de devenir la petite Europe d’Amérique du Nord, c’est à condition de donner une marge de manoeuvre aux artisans de la terre et de la table. Une marge qui n’existe pas sous la férule de l’UPA.
Sinon, sur le terrain des actions, l’Union paysanne lancera en 2016 une campagne pour augmenter le hors-quota dans tous les secteurs visés, ainsi que des actions ciblées afin de défendre les acériculteurs du Québec. Évidemment, le sommet sur l’alimentation proposé par le Ministre Paradis pour le printemps 2016 sera la priorité. Les membres de l’Union paysanne ne peuvent que se réjouir d’une rencontre pluraliste, mettant la population au centre des enjeux.
L’Union paysanne a clairement indiqué au ministre Paradis son intention de participer à l’exercice. L’agriculture québécoise a un fort potentiel non exploité en raison de la quantité de contraintes qui pèsent sur les agriculteurs québécois. Cela explique en grande partie la perte de souveraineté alimentaire que nous connaissons. Si on leur en donne la chance, la relève agricole et les agriculteurs du Québec sont prêts à contribuer encore plus activement au PIB de la province.
{slider Pour information}
Benoit Girouard
Président Union paysanne
450-495-1910
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Maxime Laplante
Vice-président
418-926-2473
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{slider À propos de l’Union paysanne}
L’Union paysanne est une association d’agriculteurs et de citoyens qui intercède auprès du gouvernement, des médias et de l’opinion publique pour promouvoir les intérêts de la paysannerie. Elle donne une place à tous ceux désireux de s’impliquer en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysannes. L’Union paysanne c’est… l’Alliance de la Terre et de la Table.
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