Lachute, mardi 31 mars 2015. À l’aube de l’ouverture de la saison de l’érable, un climat de peur s’est installé en acériculture au Québec et ce n’est pas en raison du climat. Des reportages ont montré encore une fois hier que la Fédération des producteurs acéricoles du Québec fait la loi dans les érablières. S’appuyant sur des lois immorales, la FPAQ a placé, sur des entreprises acéricoles familiales, des gardiens de la compagnie Garda afin de veiller à ce que les fermes respectent les règlements du syndicat. Sommes nous rendu au temps de la prohibition syndicale?
« C’est honteux, une comédie! La population québécoise doit savoir aujourd’hui qu’un syndicat a pris le contrôle du sirop d’érable québécois et force l’ensemble des acériculteurs à se conformer à des règles dignes du rideau de fer », affirme Benoit Girouard, président de l’Union paysanne. Que des entreprises familiales et des coopératives aient depuis 150 ans commercialisé le sirop d’érable directement avec des acheteurs et avec la population, ça ne compte plus. Depuis 10 ans, en toute légalité, le sirop d’érable du Québec se retrouve être la propriété d’un syndicat, avec la bénédiction des lois agricoles.
« Maintenant qu’on a perdu 10% du marché mondial, que des entreprises transfèrent aux États-Unis, qu’on se fait intimider à coups d’avocats et qu’on est plus chez nous dans nos érablières, est-ce que le ministre Paradis va saisir qu’il y a urgence d’agir? », ajoute Daniel Gaudreau, représentant acéricole de l’Union paysanne.
En 2015, la FPAQ s’est promis de donner un grand coup en terme de poursuite face aux acériculteurs qui ne veulent pas rentrer dans le rang et elle tient parole. « La commercialisation des produits agricoles contrôlée par un syndicat en situation de monopole ça ne vous rappelle pas l’Union soviétique? », ajoute Maxime Laplante, vice-président de l’Union paysanne.
Depuis 10 ans, les griefs contre la FPAQ et son agence de vente obligatoire s’accumulent. Les producteurs acéricoles n’arrivent toujours pas à se faire payer en entier. « Il faut le dire et le redire; quel entrepreneur accepterait année après année de ne pas être payé en entier? », ajoute Daniel Gaudreau. C’est ce qui explique pourquoi un très grand nombre de producteurs acéricoles contourne cette agence de vente. Il y a ceux qui se font prendre et ceux qui ne se sont pas encore fait prendre. Ce que la FPAQ taxe d’illégalité est en fait le commerce normal. « Qui accepterait de voir un syndicat contrôler le produit qu’il a fait, choisir à qui le produit sera vendu et ne pas être payé au complet? » ajoute Maxime Laplante.
Le rapport Pronovost n’avait-il pas demandé au gouvernement de revoir la loi sur la mise en marché agricole, en soulignant que dans le cas des agences de vente « Il s’agit, dans les faits, d’un monopole, d’un cartel organisé par une loi » ?
L’Union paysanne, de façon urgente, demande au ministre de l’Agriculture Pierre Paradis d’agir. Nous sommes en 2015 et nous continuons d’appliquer en agriculture au Québec des règles des années 70 issues d’un concept honteux de monopole. Le garde-manger des Québécois est bel et bien contrôlé par un syndicat qui laisse les agriculteurs sans défense.à
Nous réitérons donc notre demande au ministre Pierre Paradis de…
- déclencher dans les plus brefs délais une enquête sur l’agence de vente de la FPAQ afin de déterminer si, dans sa structure actuelle, elle nuit à la pérennité du secteur acéricole
et, durant le temps de l’enquête, de…
- surseoir à toutes les poursuites et enquêtes amorcées par la FPAQ contre des producteurs acéricoles.
Pièce-jointe (et pour en savoir plus) : com-up_2015-03-31_sirop.pdf
Pour information :
Benoit Girouard
Président Union paysanne
450-495-1910
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Maxime Laplante
Vice-président
418-926-2473
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L’Union paysanne est un syndicat agricole et citoyen qui intercède auprès du gouvernement, des médias et de l’opinion publique pour promouvoir les intérêts de la paysannerie. Elle donne une place à tout ceux désireux de s’impliquer en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysanne. L’Union paysanne c’est… l’Alliance de la Terre et de la Table.