L’Union paysanne dénonce fortement la campagne d’affichage de l’Union des producteurs agricoles : Pas de nourriture sans agriculture, qui est dans les faits une campagne de peur qui nuira aux agriculteurs.
Ce qui de prime abord peut sembler une vérité de La Palice sert plutôt d’épouvantail à l’UPA pour discréditer le rapport Pronovost et le rapport St-Pierre dans les médias. «Ce genre de campagne nous ramène 10 ans en arrière et ne sert personne. À quand des propositions constructives de l’UPA?» souligne André Lemire, producteur de bœuf et de porc au Centre du Québec.
« Le statu quo nous tue et dans le rapport St-Pierre, on propose du soutien pour ma ferme, enfin!» rajoute Carole Desrochers, viticultrice biologique de Mirabel.
« C’est dommage que l’UPA ne soit pas plus au diapason des petites fermes pour constater qu’enfin on pense à nous», témoigne Marc Bérubé, producteur maraîcher dans Charlevoix.
Ce genre de commentaire illustre les réactions que l’Union paysanne a reçues depuis le lancement de cette campagne et qui rappelle l’éternel clivage entre les petits producteurs et les valeurs de l’UPA.
De l’oxygène
L’Union paysanne, de retour d’un voyage en France et en Suisse, a été à même de constater tous les bienfaits d’une politique comme celle proposée par les rapports Pronovost et St-Pierre «L’Europe applique les solutions proposées par ces deux rapports depuis 20 ans et son agriculture est dynamique et diversifiée surtout en ce qui a trait aux petites ferme et au biologiques» précise Frédéric Sauriol, producteur maraîcher biologique dans les Laurentides.
Qu’il y ait des craintes parmi les producteurs est tout à fait normal, mais c’est justement le rôle d’un syndicat d’aiguiller ses membres vers les meilleures solutions, «comme producteur d’agneaux je sais que la transition proposée par le rapport St-Pierre en interpelle certain mais c’est l’occasion ou jamais d’améliorer la rentabilité de nos fermes » rajoute Romain Dubé producteur d’agneaux du Bas Saint Laurent.
«Les rapports St-Pierre et Pronovost, c’est tout simplement une porte ouverte vers l’agriculture de demain, tenter de les discréditer c’est rater le train en marche » rajoute Daniel Gosselin, producteur laitier en Montérégie.
Tout le monde doit s’y mettre
L’Union paysanne a mis toute son énergie depuis sa fondation à apporter des solutions et à suggérer des pistes de sortie pour nos agriculteurs mais nous avons besoin de l’action positive de l’Union des Producteurs Agricoles. «Récemment, nous avons pu parler à plusieurs présidents de syndicats de base, d’administrateurs de plusieurs fédérations qui nous disent craindre que le blocage de leur organisation leur fasse rater le bateau» termine Benoît Girouard, éleveur de lapin et président de l’Union paysanne.
L’Union paysanne invite donc l’UPA à réajuster son tir avec cette campagne et à se servir du message pour plutôt sensibiliser la population sur l’importance des agriculteurs mais pas en discréditant les rapports Pronovost ou St-Pierre qui reçoivent un large appui. Tenter de couler ce qui constitue le canot de sauvetage de l’agriculture québécoise est injustifiable.
Par la même occasion, nous souhaitons tendre la main à l’UPA et l’inviter à travailler à une agriculture qui aura comme base des milliers de petites fermes qui occuperont le territoire, protègeront l’environnement et façonneront la plus grande souveraineté alimentaire possible pour le Québec.
Benoit Girouard
Président Union paysanne
450-495-1910
Frédéric Sauriol
Secrétaire Général
450-562-0104