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Lettre ouverte au président de la Colombie et à l’opinion publique

Objet : inquiétudes liées aux menaces et au manque de garanties en Colombie

Récemment, le gouvernement de Juan Manuel Santos et la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont annoncé être parvenus à un accord au sujet de la justice transitionnelle au cours des négociations qui ont lieu à La Havane. C’est une étape importante qui permet d’envisager avec optimisme la signature d’un accord qui mette fin au conflit armé entre le gouvernement de Colombie et la guérilla des FARC.

Après plus de 60 ans de guerre, nous pensons qu’il ne faut pas laisser passer cette opportunité. De même, nous espérons que s’ouvrira prochainement un dialogue avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) pour parvenir à un accord. Après plus de 60 ans de guerre, nous pensons qu’il ne faut pas laisser passer cette opportunité. De même, nous espérons que s’ouvrira prochainement un dialogue avec la guérilla de l’Armée de libération nationale (ELN) pour parvenir à un accord.

Cependant, tandis que l’on parle de paix, nous observons avec grande inquiétude qu’il n’existe aucune garantie pour les activités des organisations sociales qui défendent leurs droits et s’opposent à un modèle économique qui aggrave les inégalités et viole les droits fondamentaux. Nous constatons que des groupes paramilitaires comme, entre autres, les Urabeños, les Rastrojos, Águilas Negras ou Autodefensas Gaitanistas de Colombia persistent à menacer, harceler, assassiner et commettre des attentats contre les défenseurs des droits de l’homme, les leaders des mouvements sociaux, les partis de gauche, les personnes désirant récupérer leurs terres et les journalistes indépendants.

Comme l’indique le dernier rapport de Front Line Defenders sur les atteintes à l’égard des défenseurs de droits de l’homme, la Colombie est le pays présentant le plus grand nombre d’assassinats contre ceux-ci en 2014, avec un total de 42 morts. Le programme Somos Defensores a signalé que rien qu’au cours du premier semestre de 2015, il y eût 399 agressions contre des défenseurs et leaders sociaux, et 34 personnes qui défendaient les droits de l’homme ont été assassinées.

Nous souhaitons en particulier attirer l’attention sur les faits suivants : Le 6 octobre, une lettre de menace signée par le groupe paramilitaire Águilas Negras a été envoyée à 8 personnes et 3 organisations, dont, notamment, Eberto Díaz, membre de Fensuagre et dirigeant de La Vía Campesina Internacional, et à plusieurs leaders et porte-parole de la Cumbre Agraria, Campesina, Étnica y Popular, ainsi qu’à des représentants du mouvement syndical, à des organisations sociales et de journalisme indépendant, parmi lesquels on trouve Javier Betancourt, Andrés Gil, Carlos Ancízar Rico, Guevara Robert Daza, Jaime Cortez Suarez, la Guardia indígena, Prensa Rural, Julio Roberto Gómez, Jesús Elkin Rodríguez Moya y la CGT.Il ne s’agit pas d’un fait isolé. Fin septembre a circulé un pamphlet signé par le « bloc capital des Aguilas Negras » dans lequel étaient mentionnés et menacés des médias connus, mais surtout plus de cent membres d’organisations sociales et de défense des droits, des membres de la mairie de Bogota et d’autres personnes en lien avec les tables locales pour la paix y étaient déclarés objectifs militaires.

Seule une paix qui garantisse le respect des droits de l’homme et qui offre des garanties réelles pour les activités des organisations sociales défendant ces droits sera une paix durable. Il est indispensable que l’État colombien intervienne de manière décidée et démantèle les groupes paramilitaires. Dans ces pamphlets, les “Aguilas Negras” déclaraient ces personnes comme objectifs militaires et les menaçaient de mort. Il faut encore ajouter à tout ceci les assassinats, disparitions et menaces contre les leaders sociaux de différentes régions du pays. Ces faits permettent de douter que les mesures de sécurité limitées mises en place par le gouvernement face à ces menaces soient suffisantes ou même adéquates. Elles prouvent au contraire qu’il n’y a aucune garantie pour le travail nécessaire et exigent des défenseurs de droits de l’homme. Ces situations confirment l’existence d’importantes forces opposées à la paix qui désirent maintenir une situation de conflit permanent pour servir leurs intérêts. Si ces groupes criminels, qu’on les appelle paramilitaires ou « bacrim », ne sont pas démantelés et traduits en justice, de même que les membres des forces de l’ordre qui maintiennent des liens avec ces groupes, ils seront assurément la semence qui réalimentera le conflit.

Seule une paix qui garantisse le respect des droits de l’homme et qui offre des garanties réelles pour les activités des organisations sociales défendant ces droits sera une paix durable. Il est indispensable que l’État colombien intervienne de manière décidée et démantèle les groupes paramilitaires. Ainsi, la communauté internationale qui soutient la Colombie et son processus de paix, qu’il s’agisse de gouvernements, de représentants de la société civile, d’Églises ou d’organisations internationales, doit se prononcer clairement et fermement contre les actions de ces groupes et appuyer l’activité légitime et démocratique des différentes forces politiques et mouvements sociaux. Conformément à son engagement en faveur de la défense des droits de l’homme, nous invitons l’UE à observer et à accompagner l’action des défenseurs de ces droits en Colombie.

 

{slider Organisations signataires|closed}

  1. Alianza por la Justicia Global
  2. All Nepal Peasants’ Federation
  3. Alliance Against Hunger and Malnutrition
  4. Amigos de la Tierra América Latina y el Caribe
  5. Asociacion Sindical de Trabajadores Bananeros Agricolas y Campesinos
  6. Attac
  7. Canadian Community Economic Development Network
  8. Centro de Documentación en Derechos Humanos “Segundo Montes Mozo
  9. S.J.”
  10. Centro Internazionale Crocevia
  11. Conamuri
  12. Confederación Sindical de Trabajadores/as de las Americas
  13. Confédération PaysanneConsejo Latinoamericano de Iglesias
  14. Convergence globale des luttes de la Terre et Eau Ouest Africaine
  15. Convergence malienne contre les accaparements de terres
  16. Ecologistas en Accion
  17. Ehne Bizkaia
  18. Farmworker Association of Florida
  19. Federacion Agraria Argentina
  20. FIMARC
  21. FOS Andes
  22. Fundacion Mundubat
  23. Global Forest Coalition
  24. GRAIN
  25. Grupo Sur
  26. Institute for Agriculture and Trade Policy
  27. México vía Berlin
  28. MIJARC
  29. Mouvement contre le Racisme et pour l’Amitié entre les peuples
  30. Plataforma Interamericana de Derechos Humanos, Democracia y Desarrollo
  31. Réseau Maghrébin d’Associations de Développement Local en milieu Rural
  32. Sindicato Galego Labrego
  33. SOA Watch Austin
  34. Sociedad Cooperativa jittoa bat nataka weria
  35. SOLdePaz.Pachakuti
  36. Solidaridad Suecia – America Latina
  37. Unidad de la Fuerza Indigena y Campesina
  38. Union Paysanne
  39. Uniterre
  40. World Forum of Fisher Peoples

{slider Pièces-jointes}

CartaAbiertaSolidaridadFR.pdf
CartaAbiertaSolidaridadES.pdf
CartaAbiertaSolidaridadEN.pdf

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Union Paysanne

Force collective organisée et représentative regroupant ceux et celles en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysannes. Nous voulons pratiquer une agriculture à échelle humaine, viable à long terme, respectueuse de l'environnement, axée sur la souveraineté alimentaire et l’occupation du territoire.

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