Lachute, 10 août 2017. On apprend, à la lecture d’un article dans la Terre de Chez Nous1, que le prix payé aux producteurs de lait de chèvre du Québec devrait baisser de 10% à 12%. Le Syndicat des producteurs de chèvres du Québec (SPCQ) a accepté la demande du géant Saputo de s’aligner sur les prix offerts en Ontario.
Voilà un parfait exemple de ce qui prévaut en agriculture : faire jouer les agriculteurs les uns contre les autres. Si cette logique domine c’est en raison des dogmes du libre marché, mais également par la complicité du milieu. Le président du SPCQ dit en entrevue que, si la convention est signée, l’impact pourrait être important à court terme pour les producteurs, mais bénéfique pour la filière à long terme. Bénéfique pour la filière? Lorsqu’on presse le citron des agriculteurs, comment cela pourrait-il être bénéfique? Il n’y a pas de filière lorsque l’un des membres ne couvrent pas ses coûts de production. C’est une logique qui sert bien à Saputo de faire croire qu’il y a une filière et qu’il faut travailler ensemble (pour lui). La logique des filières ne peut exister que lorsque chacun des maillons de la chaîne soutient que les autres doivent vivre décemment.
Le vrai nœud serait de dire que 32 % des producteurs de lait de chèvre livrent exclusivement à Saputo et 78 % ont un contrat avec eux. Que l’Ontario avec son surplus de 8 millions de litres de lait peut noyer le Québec. Au final, d’avouer bien humblement que la concentration des ventes et des acheteurs n’a jamais développé d’économie durable.
La solution? Ne rêvez pas, il n’y aura plus de gestion de l’offre dans aucun autre secteur de l’agriculture au Canada même si, dans le cas du lait de chèvre, cela aurait été souhaitable. Il faudra être imaginatif et chaque producteur devra décider si Saputo et cie sont des partenaires d’avenir ou aux méthodes passéistes.
1 : TCN, 8 août 2017-site web
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