Année après année, avant le congrès de l’UPA, on peut voir la Terre de chez nous se tapisser d’articles critiquant tout ce qui bouge. Le but visé? Fouetter les troupes ou ce qui en reste. Cela se fait souvent dans une relative indifférence et je n’y aurais pas porté attention moi-même avant que des agriculteurs fâchés m’appellent. Voilà donc que Jacinthe Gagnon, présidente de Fédération régionale, traite les agriculteurs qui ne suivent pas l’UPA dans ses revendications de «guidounes».
Moi qui croyais que le temps du «crois ou meurs» en agriculture était terminé, voilà que ceux qui ne suivent pas le parti se font montrer grossièrement du doigt? Madame Gagnon, traiter les agriculteurs de «guidounes» on appelle ça du mépris et de la suffisance.
Les agriculteurs, j’aimerais vous le rappeler, sont des chefs d’entreprise. Ils lisent les journaux et justement d’autres journaux que la Terre de chez nous, la Pravda du parti. Ils pensent par eux-mêmes et prennent des décisions à dix milles ou à cent mille dollars pour le bien de leur ferme.
L’UPA doit écouter. Oui, ils sont des milliers d’agriculteurs à ne pas vouloir de SADAC et à penser que briser le monopole serait une bonne chose ou encore que le partenariat Transpacifique sera utile. Eh oui, ils sont aussi nombreux à penser que le ministre Pierre Paradis fait du bon travail et qu’il apprécie réellement les agriculteurs. Que vous soyez d’accord ou non ne regarde que vous, mais les agriculteurs qui ne partagent pas votre avis ne méritent pas votre mépris.
Lettre d’opinion, président Union paysanne
Novembre 2015