Ce 16 octobre 2009, journée mondiale de l’alimentation, l’Union paysanne ajoute sa voix à celles des millions d’agriculteurs partout dans le monde qui dénoncent l’emprise des sociétés multinationales sur le système agroalimentaire mondial. Ces sociétés s’intéressent beaucoup plus aux profits de leurs actionnaires qu’à la santé des consommateurs ou au bien-être des agriculteurs. C’est sous influence des multinationales que les gouvernements et les institutions internationales multilatérales se concentrent sur la promotion de l’agriculture industrielle d’exportation au détriment des cultures locales vivrières et des communautés rurales.
Dans les mots du mouvement international d’agriculteurs et de paysans la Via Campesina, dont fait partie l’Union paysanne, « Les compagnies multinationales sont nos ennemis communs … Dans les zones rurales, on assiste à une offensive particulièrement violente du grand capital et des multinationales envers l’agriculture et les ressources naturelles. C’est une guerre de privatisation qui se traduit par … le vol de la terre, de la biodiversité, de l’eau, des semences, de la production et des échanges agricoles. »
Ainsi, au Paraguay, les paysans sont chassés de leurs terres pour faire place aux monocultures de soja génétiquement modifié, ce qui profite aux multinationales productrices de semences aussi bien qu’aux grands propriétaires terriens. En Colombie, ce sont des plantations de l’huile de palme, destinée à la production industrielle du biodiesel, qui causent le déplacement violent des communautés paysannes afro-colombiennes.
En Afrique, les gouvernements des pays de la région ouest-africaine, sous la pression des Etats-Unis et de l’industrie de la biotechnologie dominée par Monsanto, essaient de faire cultiver aux paysans le coton génétiquement modifié, bien que cette culture soit totalement inadaptée aux conditions socio-économiques et géographiques de l’agriculture paysanne ouest-africaine.
Les multinationales de la biotechnologie entendent même tirer d’importants profits des changements climatiques, en privatisant la biodiversité par le brevetage de plus de cinq cents gènes d’adaptation au climat.
Au Canada, les semences du maïs SmartStax (incorporant huit traits génétiquement modifiés) produit par la compagnie Monsanto viennent d’être homologuées par l’Agence canadienne pour l’inspection des aliments, malgré le fait que Santé Canada n’a jamais étudié ses effets potentiels sur la santé humaine. En dépit de l’opposition d’une grande majorité des consommateurs et des agriculteurs, Monsanto et leurs alliés continuent leurs efforts de lobbying visant à faire accepter au Québec et au Canada le blé et la luzerne génétiquement modifiés.
Devant la menace de cette situation, l’Union paysanne demande à ses membres et ses amis d’envoyer immédiatement à l’Honorable Leona Aglukkaq, Ministre canadienne de la Santé, des messages exigeant que l’homologation du maïs SmartStax soit immédiatement annulée.