Des Fêtes des Semences pour la diversité culturelle…

Destinées aux amants et curieux de jardinage écologique, les Fêtes des semences bénéficient d’un engouement certain auprès de la population. On a qu’à assister à l’édition de la fête montréalaise au Jardin botanique pour y constater la foule qui s’y rend chaque année. Un peu partout au Québec et ailleurs, des événements similaires se mettent sur pied grâce à l’initiative concertée de citoyens et de groupes communautaires locaux.

Diversité culturale!

Derrière ces rassemblements printaniers se trouve l’idée de donner aux citoyens l’occasion de participer à la sauvegarde et à la propagation du patrimoine végétal vivant. Sont conviés à participer à ces fêtes : le public en général, les cultivateurs, les producteurs de semences « à pollinisation libre », les organismes et regroupements engagés localement en agriculture et en environnement, les maisons d’enseignement, etc. De la tomate « corne de bouc » à celle plutôt « Savignac » (du père du même nom, dans Lanaudière) en passant par le fameux « concombre de tante Alice » de la région de Bellechasse, la visite des différentes lignées de fruits et légumes s’étend sur de nombreux kilomètres…

De toutes les couleurs…

Alors on s’aperçoit qu’une tomate peut non seulement être rouge à maturité, mais aussi pourpre, noire, jaune, orange, verte striée de jaune… Et que dire de la betterave jaune ou de celle crapaudine, de la carotte rouge et du maïs bleu! Hybrides? Pas du tout. OGM? Non plus! Ce sont des mains de paysans du monde entier qui, par leur long travail de sélection, ont forgé le caractère génétique des familles végétales. Sans oublier l’apport non négligeable des terroirs dans lesquels ces plantes ont évolué. Un patrimoine génétique qui, on le sait, tend à disparaître progressivement avec l’industrialisation de notre alimentation. Le développement de l’agroalimentaire moderne, qui requiert un grand besoin d’uniformité des cultivars, est loin d’aider à sauvegarder toutes ces variétés de plantes diverses et singulières, véritables trésors de la nature.

Ça germe, partout au Canada

C’est là qu’intervient la mission du programme Semencier du Patrimoine Canada, un réseau de passionnés de plantes rares et traditionnelles s’étendant à la grandeur du territoire canadien. L’organisme, dont la raison d’être est justement de favoriser la protection du patrimoine végétal, a assisté le développement des Fêtes des semences partout au pays. Il coordonne et diffuse au plan national les dates de chacun de ces événements, en plus d’y participer sur place par le biais de bénévoles. Ce sont cependant des acteurs locaux qui prennent en charge l’organisation des Fêtes dans chaque région. Un petit guide pour la mise en place de tels événements a aussi été créé.

Et au Québec aussi

Au Québec, à la première Fête des semences qui avait eu lieu en 2001 au sous-sol d’une église de Notre-Dame-de-Grâces, se sont ajoutées celles de Saint-Georges-de-Beauce, de Saint-Vallier-de-Bellechasse, puis Saint-Apollinaire, Sherbrooke, Sorel-Tracy, Lanaudière… Des fêtes populaires qui répondent à un désir des citoyens à prendre part au devenir de leur alimentation et de l’agriculture en général.


Texte basé sur un article écrit par Marc-Antoine Minville et paru dans le Journal de l’Union paysanne, no 13 (Avril/Mai 2005).

Union Paysanne

Force collective organisée et représentative regroupant ceux et celles en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysannes. Nous voulons pratiquer une agriculture à échelle humaine, viable à long terme, respectueuse de l'environnement, axée sur la souveraineté alimentaire et l’occupation du territoire.

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