III. Les politiques néo-libérales aggravent les violations des Droits des Paysannes et des Paysans
Les violations des droits des paysans et des paysannes augmentent en raison de la mise en oeuvre des politiques néolibérales promues par l'Organisation Mondiale du Commerce (OMC), les Accords de Libre Echange (ALE), d'autres institutions et la plupart des gouvernements du Nord comme du Sud. L'OMC et les ALE forcent l'ouverture des marchés et empêchent les pays de protéger et de soutenir le secteur agricole domestique. Ils promeuvent une dérégulation accélérée du secteur. Les gouvernements des pays développés et les sociétés transnationales sont responsables de la libéralisation du commerce agricole et des pratiques de dumping des produits alimentaires à bas prix en raison des subventions inondent les marchés locaux et mènent les paysans à la faillite.
L'organisation mondiale du commerce ainsi que d'autres institutions favorisent l'introduction d'aliments qui ne sont pas sains, tels que les OGM et la viande produite avec des hormones de croissance. D'autre part, elles empêchent la commercialisation de produits paysans en imposant des barrières sanitaires non adaptées aux réalités paysannes.
Le Fonds Monétaire International (FMI) a mis en application les programmes d’ajustement structurel (PAS) qui ont conduit à des réductions drastiques des soutiens à l'agriculture et à d'autres services sociaux de base. Les gouvernements ont été forcés à privatiser les entreprises publiques et à démanteler les mécanismes de soutien du secteur agricole.
Les politiques qui ont été développées directement ou indirectement donnent la priorité aux entreprises transnationales en ce qui concerne la production et la transformation alimentaire. Les multinationales pratiquent également la biopiraterie et détruisent les ressources génétiques et la biodiversité qui appartiennent aux paysans et aux paysannes. La logique capitaliste d'accumulation a démantelé la production paysanne.
IV. La lutte des paysans et des paysannes pour faire respecter et protéger leurs Droits
Confrontés à ces réalités, les paysans et les paysannes luttent pour survivre partout dans le monde. Des milliers de dirigeants paysans sont arrêtés et poursuivis par la justice de manière injuste parce qu'ils luttent pour leurs droits et leurs moyens de subsistence.On assiste à toutes sortes d’incidents tels que des massacres, assassinats extrajudiciaires, arrestations arbitraires et détentions, persécutions et harcèlements politiques de communautés paysannes. La crise alimentaire globale de 2008, précipitée et exacerbée par les politiques et les entreprises transnationales (qui ont agi de façon unilatérale selon leurs propres intérêts) démontre clairement l’échec de la promotion, le respect, la reconnaissance et la réalisation des droits des paysans. L'impact de cette crise est ressenti par tout le monde, dans les pays développés comme dans les pays en voie de développement.
Alors que les paysans travaillent dur pour assurer la durabilité des semences et des aliments, la violation des droits des paysans porte atteinte à la capacité du monde à se nourrir. La lutte des paysannes et des paysans s’applique dans son ensemble au travail des instruments internationaux des droits humains y compris au mécanisme thématique du Conseil des Droits de l’Homme, principalement sur le droit à l’alimentation, le droit au logement, l’accès à l’eau, le droit à la santé, les défenseurs des droits humains, des peuples autochtones, le racisme et la discrimination raciale, les droits des femmes.
Les instruments internationaux de l'ONU n'ont pas pu couvrir complètement ni empêcher les violations de droits humains, en particulier les droits des paysans. Nous pourrions mettre en évidence les limitations du Pacte International relatif aux droits sociaux, économiques et culturels (PIDESC) en tant qu'instrument de protection des droits des paysans. De plus, la Charte des paysans, produite par l'ONU en 1978, n'a pas pu protéger les paysans contre les politiques internationales de libéralisation. Les autres conventions internationales, qui traitent également des droits des paysans, ne peuvent pas non plus être mises en application. Ces conventions incluent : La Convention 169 de l’OIT, la Clause 8-J de la Convention sur la Biodiversité, l'article 14.60 de l’ordre du jour 21, et le Protocole de Carthagène.