Le ministre Claude Béchard répare les pots cassés de l’UPA?

20 novembre 2009. Le ministre Claude Béchard est venu hier réparer les pots cassés par l’enfant gâté de l’agriculture québécoise… l’UPA. En annonçant un plan de redressement conséquent en matière de gestion des risques agricoles ainsi que de nouvelles mesures afin de mieux protéger l’ensemble des agriculteurs, mais surtout en épongeant la dette de 1, 3 milliards de la Financière agricole, il a effectué une réelle opération de sauvetage.

 

Le défi était complexe: continuer à soutenir ceux qui sont déjà soutenus, stabiliser le budget de la Financière, protéger le plus grand nombre d’agriculteurs, rétablir une culture entrepreneuriale, aider à l’amélioration des entreprises et la liste pourrait encore s’allonger. L’Union paysanne prendra encore quelques temps afin d’analyser l’ensemble des chiffres et de faire des recommandations au ministère, mais il est déjà clair que l’enveloppe de l’ASRA (Assurance-stabilisation du revenu agricole) se verra amputée de près de 100 millions de dollars. «Notre organisation travaillera d’arrache-pied afin d’envisager des solutions nouvelles et durables aux problèmes que vivront précisément ces agriculteurs dans un an», souligne Charles Cartier, administrateur à l’Union paysanne.

Soulignons que ce plan est largement inspiré du rapport St-Pierre que l’UPA avait conspué encore plus que le rapport Pronovost« C’est ironique de les voir plutôt favorables aux mesures du ministre Béchard, mais est-ce que ça va durer?», s’est exprimé Frédéric Sauriol, secrétaire général de l’Union paysanne.

Un devoir de mémoire

Mais l’UPA a-t-elle d’autres choix que de filer doux après avoir été la cause majeure du déficit de la Financière agricole autant que d’avoir envoyé les agriculteurs sous ASRA dans un mur. «Aujourd’hui, je suis à la fois soulagé du travail du MAPAQ  et en colère contre l’UPA qui était aux commandes de la Financière  de 2001 à 2008 et qui n’a pas su diriger le navire», déclare Benoît Girouard, président de l’Union paysanne.

La Financière, ses programmes, ses orientations depuis sa création sont directement inspirés du lobby de l’UPA. Il faut relire la conférence de presse1 du lancement des activités de la Financière, une pièce d’anthologie, pour réaliser à quel point Laurent Pellerin et l’UPA sont directement liés, 20 ans plus tard, au drame actuel.

L’Union paysanne avait dès le début dénoncé le conflit d’intérêt entre l’UPA et la Financière; nous avions annoncé que l’ASRA deviendrait ingérable…et que la clause catastrophe deviendrait une panacée. Il a fallu le rapport Pronovost pour ouvrir les yeux. Bientôt les manuels d’histoire nous enseigneront combien nous avons été aveugles de donner autant de place au lobby de l’UPA.

La suite des choses

L’annonce du ministre Béchard, avant d’être un amas de chiffres, signe le retour du MAPAQ sur l’avant-scène de l’agriculture…un leadership retrouvé. Vivement une politique agricole au printemps qui ira dans le même sens que l’annonce d’hier et qui nous redonnera espoir dans une agriculture diversifiée, plurielle, d’habitation du territoire et démocratique.

Mais pour les agriculteurs qui trouveront bientôt les temps durs ainsi que pour les contribuables qui doivent de nouveau éponger les frasques de l’UPA, il serait tentant d’aller trouver Laurent Pellerin et de lui réclamer sa médaille de l’Ordre National du Québec.

1 : http://www.assnat.qc.ca/fra/conf-presse/2001/010412BL.HTM

 


 

Benoit Girouard, président Union paysanne : 450-495-1910
Frédéric Sauriol, 1er secrétaire général : 450-566-5009

Union Paysanne

Force collective organisée et représentative regroupant ceux et celles en faveur d’une agriculture et d’une alimentation paysannes. Nous voulons pratiquer une agriculture à échelle humaine, viable à long terme, respectueuse de l'environnement, axée sur la souveraineté alimentaire et l’occupation du territoire.

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