Qu’il s’agisse d’un manque de nourriture dans une banque alimentaire de Montréal ou une hausse du prix des aliments en Guadeloupe, ce sont souvent les femmes et les enfants qui subissent les effets dramatiques de cette crise économique sur le droit à l’alimentation.
Et lorsque des entreprises comme Monsanto, appuyées par la Banque Mondiale et USAID imposent à des pays du sud l’utilisation des OGM ce sont encore les femmes qui sont les plus affectées. Car, dans beaucoup de pays, les paysannes sont productrices et gardiennes des semences traditionnelles et tout leur travail se voit menacé par l’arrivée des semences OGM.
L’un des éléments le plus important de la crise environnementale actuelle est l’utilisation abusive des pesticides et herbicides. Au Québec et au Canada, les femmes en tant que mères sont confrontées au fait que les « règlements régissant l’utilisation des pesticides et les effets possibles des pesticides sur les aliments et la santé sont parmi les plus faibles de tous les pays industrialisés ».* Dans plusieurs pays de l’Asie, sur les plantations, ce sont les femmes qui sont chargées de mélanger et épandre des pesticides très toxiques. En outre, il n’est pas rare dans ces pays que les programmes de micro crédits destinés à l’agriculture paysanne promeuvent des semences hybrides nécessitant l’utilisation de pesticides par ce qu’elles sont mal adaptées.
Devant ce panorama décourageant, une source majeure d’espoir se trouve dans les efforts des femmes à résister aux déprédations de l’agriculture industrielle mondialisée et des politiques qui les soutiennent mais aussi de construire de nouveaux modèles de comportements solidaires sur la base de la souveraineté alimentaire.
En octobre 2008, en Amérique latine, les déléguées réunies à l’assemblée des paysannes et citadines pour la souveraineté alimentaire ont décidé de promouvoir la consommation des aliments régionaux (tout en rejetant explicitement les aliments génétiquement modifiés et le Coca-Cola) et de pratiquer le commerce équitable à travers les échanges entre les paysannes et paysans et les consommatrices et consommateurs.
Elles ont déclaré : « Nous avons besoin d’un système social, productif, cultural, politique et économique incluant toutes les femmes et tous les hommes qui garantisse une distribution équitable de ce qui est produit, afin de mener une vie digne, joyeuse, autonome et souveraine».
Ce 8 mars 2009, l’Union paysanne prendra beaucoup de plaisir à endosser cette affirmation.
* source fondation David Suzuki
Karen Rotschild
Union Paysanne
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Benoit Girouard
Président Union paysanne
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