L’Union paysanne joint officiellement sa voix à celle de l’Association de défense des producteurs de bovins afin de demander à la Régie des marchés agricoles d’enquêter sur tout le dossier de l’abattoir Colbex-Lévinoff et ce, depuis son achat.
L’Union paysanne avait dès le tout début dénoncé ce qui était encore une fois une manœuvre de diversion de l’Union des producteurs agricoles afin de cacher les problèmes structuraux du secteur. La principale question était de savoir comment la Fédération des producteurs de bovins du Québec (FPBQ) allait concilier ses devoirs de représenter ses membres afin qu’ils obtiennent le meilleur prix du marché et celui de rentabilité de propriétaire d’abattoir. Force est de constater qu’ils ont échoué.
Ainsi, la FPBQ qui décriait le monopole d’abattage de Colbex-Lévinoff a simplement remplacé ce monopole par le sien, et dire qu’elle souhaite aussi en contrôler aussi le transport.
Le temps a ainsi donné raison à l’Union paysanne en apportant son lot de questionnement sur les manœuvres utilisées par la FPBQ afin de faire avancer son agenda.
- Pourquoi avoir caché le coût d’achat initial de l’abattoir aux producteurs prétextant d’obscurs secrets commerciaux?
- Pourquoi avoir dépensé plus de 50 millions pour acheter seulement 80% de l’abattoir tandis qu’expert et gens du milieu s’entendent pour dire qu’une neuve aurait coûté environ 12 millions.
- Pourquoi recréer pour les producteurs une situation de monopole et de canal unique qui fragilise leur compétitivité.
- Pourquoi pénaliser les producteurs plus compétitifs afin de rentabiliser un projet qui semble un gouffre sans fond?
Tant de questions que la Régie des marchés, en vertu de son pouvoir d’enquête, devra éclaircir, car le dossier de l’abattoir Colbex Levinoff commence sérieusement à rappeler le dossier de l’abattoir Billette propriété a 80% de la FPBQ et qui a fait faillite en 2007. Si l’abattoir Colbex-Levinoff faisait faillite est-ce que la FPBQ pointerait du doigt encore une fois les conjonctures extérieures ou aurait l’humilité d’admettre qu’elle a fait fausse route entraînant les producteurs à sa suite?
L’Union paysanne demande donc aux régisseurs :
- D’enquêter sur l’achat de l‘abattoir
- De faire analyser les chiffres complets de l’abattoir par une firme indépendante et de les rendre publiques.
Dans l’intervalle nous demandons à la Régie
- De faire cesser l’envoi d’huissiers aux producteurs agricoles par la Fédération des producteurs de Bovins de l’UPA
- De suspendre tous les prélevés, et ce, dès maintenant et d’annuler toutes les procédures judiciaires entreprises contre les producteurs.
Benoit Girouard
Président Union paysanne
450-495-1910
Frédéric Sauriol
Président Union biologique paysanne
450-562-0104