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L’achat local, plus que jamais!

Deux nouvelles récentes quoique différentes frappent, à mon avis, car elles rappellent l’importance de l’achat local. La première est un contre-exemple. L’OMC vient de permettre au Canada et au Mexique d’imposer des droits de douane d’environ 1 milliard de dollars sur les produits en provenance des États-Unis.

Pourquoi? Parce que nos voisins du sud ont mis en place une politique d’étiquetage COOL (Country Of Origin Labeling) sur le bœuf et le porc. Le programme COOL oblige l’ajout de la mention du pays d’origine sur les étiquettes de viande, ce qui a comme effet de compliquer la vie d’industries comme Cargill et Tyson en les empêchant de mélanger les carcasses animales.  Résultat? Diminution des achats faits au Canada par les Américains.

C’est exactement ce que tout législateur censé voudrait pour les éleveurs de son pays. Mais il n’y a plus de législateur censé aux termes des accords de libre-échange comme l’ALENA et le PTP. Notre économie nationale a été livrée aux géants de l’agroalimentaire,  il n’y a plus de frontière qui existe et aucune nation n’est souveraine. Les accords de libre-échange font jouer les agriculteurs les uns contre les autres à la surface du globe et nous appauvrissent globalement.

Hausse du panier d’épicerie

La deuxième nouvelle provient du Food Institute de l’Université de Guelph en Ontario qui anticipe une nouvelle hausse du panier d’alimentation d’environ 365$ au Québec en 2016. Évidemment, la faiblesse du dollar est un des éléments au centre de cette analyse, mais pas seulement ça. Le professeur Sylvain Charlebois remarque «qu’il y a un clivage croissant entre le prix demandé aux consommateurs et ce que reçoivent les producteurs. En 2015, le prix du porc a augmenté de 12,8 % dans les épiceries alors que la somme reçue par les éleveurs a chuté de 23 %.»

L’antidote? L’achat local.

Ces deux nouvelles illustrent à merveille la perte de souveraineté des nations sur leurs paniers d’alimentation au détriment des conglomérats financiers. Le fossé selon moi va continuer de se creuser, car nous ne sommes pas gouvernés par ceux que nous élisons aux quatre ans. Et ceux que nous élisons ont depuis longtemps abdiqué à défendre réellement nos économies.

La solution? La même que je donne à ceux qui me le demandent chaque semaine : L’achat local. Acheter localement agit sur tous les aspects de la question. C’est une solution qui contourne l’OMC, les traités de libre-échange, l’impact environnemental des produits lointains ainsi que la qualité gustative et nutritionnelle souvent diminuée des produits étrangers. L’achat local c’est des emplois maintenus, des impôts et des taxes versés ici et pas ailleurs.

Actuellement, nous donnons raison à Amazon, Cargill, Nestlé et Cie de faire ce qu’ils font, car nous achetons sans réfléchir à long terme. Et sincèrement, nous n’avons plus de défaite. L’internet nous donne aujourd’hui accès à la plupart des artisans d’ici et ce bien souvent sans se déplacer.

À l’approche de Noël, je vous souhaite de prendre conscience de votre valeur comme individu et de votre pouvoir de faire changer des choses. Soyez fiers de favoriser une économie responsable. Un jour peut-être nous retrouverons la dignité qu’on nous a volée.

 

Benoit Girouard

Apiculteur et paysan en jachère. Après avoir tenté de lancer mon premier projet de ferme, j‘ai constaté qu’il y avait tellement de murs autour du métier que j‘ai pris la décision de travailler à changer les choses. L’Union paysanne naissait... j’ai joint le mouvement.

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